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Saint Denis de Paris

De par son illustre origine, sa conversion et sa mission, saint Denis de Paris est sans doute le plus grand apôtre des Gaules, qui planta l’Eglise à Lutèce, future capitale du Royaume de France! C’est la raison pour laquelle tous nos rois se sont placés sous sa protection, et nos chevaliers ne manquaient jamais de l’invoquer avant de partir au combat: Montjoie Saint-Denis!

Il est aussi le plus défiguré par la critique historique qui en fait un saint « légendaire », forgé par les moines du Moyen-Age, en particulier l’abbé de Saint-Denis Hilduin, au IXe siècle… et nos crédules aïeux ont tout accepté sans broncher!

Et bien non, il faudra le redire de plus en plus fort: les historiens modernes ont tort, ce sont nos traditions qui sont véritables et merveilleuses. Voici son histoire telle que nos Pères la célébrèrent… et à laquelle nous voulons être fidèles!

Chef de l’Aréopage à Athènes, saint Denis est converti par saint Paul, « avec sa femme Damaris et quelques autres » précise saint Luc dans les Actes des Apôtres (chapitre 17). Il se fait alors son disciple dans ses courses apostoliques avant que le grand apôtre ne l’institue et le sacre second évêque d’Athènes. Ami des apôtres, il est présent à Jérusalem lors de l’Assomption de la Sainte Vierge, probablement le 15 août de l’an 50 ou 54, et il le racontera dans ses écrits… que nous avons encore. Hélas, ses oeuvres ne sont plus étudiées puisque nous nous sommes laissés convaincre que toute cette histoire est fabuleuse, et qu’un obscur hérétique se serait pris pour saint Denis, d’où le nom qui lui est donné de « pseudo-Denys »..

Envoyé par saint Clément dans les Gaules, avec son diacre et son sous-diacre, Rustique et Eleuthère, il passe par Narbonne avec une douzaine de compagnons qui deviendront les premiers évêques des évêchés autour de Paris: saint Exupère de Bayeux, saint Latuin de Sées, saint Taurin d’Evreux, saint Nicaise de Rouen, saint Lucien de Beauvais, saint Rieul de Senlis, etc…

Après un premier séjour à Arles, sur les traces de saint Trophime, le premier évêque; il laisse un disciple et monte vers Lutèce en passant par Auxerre puis Longpont. La célèbre abbaye commémore le souvenir de son apostolat, prêchant la Vierge Marie aux druides qui vénéraient sans la connaître, une Vierge mystérieuse…

Il n’entre pas aussitôt au coeur de Lutèce mais prêche à Notre-Dame des Champs, autrefois située dans la dernière campagne avant la cité. Un noble romain vient l’écouter et se convertit: Lisbius, ancêtre de la première famille noble de France, les Montmorency-Laval, dont la devise rappelle cette histoire: « Dieu vient en aide au premier baron chrétien! » ; et le cri de guerre « Aplanos », qui veut dire « sans détour », a la particularité d’être en grec, autre souvenir de l’origine du père de leur conversion.

Il entre alors au coeur de la cité, par son disciple qui lui offre une partie de son palais pour en faire un oratoire et le premier baptistère. Nous sommes entre la cathédrale pour l’oratoire et la Sainte Chapelle pour le baptistère.

Il prêche les gaulois au lieu actuel près des églises Saint-Etienne-des-Grés (ou des-Grecs); et Saint-Benoît-le-Bétourné (aujourd’hui disparue): c’est toute la sagesse grecque… passée au Christ, qui vient ainsi féconder les esprits. Saint Louis s’en souviendra quand il dira que « la Sorbonne est fondée le jour où saint Denis est venu prêché à Lutèce »…

Il circule dans toute la province de Gaule et nous savons qu’il alla aussi en Espagne, visiter l’un de ses disciples, saint Eugène de Tolède. Saint Clément l’avait institué son légat pour tout l’Occident, un peu comme saint Martial pour les Gaules, dont il prit la suite.

Son martyre est bien connu et en fait l’un des plus grands saints, car il ne subit pas moins de dix supplices successifs: les fers, le grille, la croix etc… Il fut arrêté sur ordre du préfet Fescennius, dans une carrière du faubourg Saint-Jacques, la première station de son martyre. Notre-Seigneur vint le visiter dans sa prison alors qu’il célébrait l’une de ses dernières messes. L’ancienne église Saint-Denis-de-la-Charte, la quatrième station, commémore le lieu de sa prison. Celle de Saint-Denis-du-Pas, cinquième station, au chevet de Notre-Dame, le lieu de ses martyres.

Nous savons qu’il fut ensuite conduit, avec st Rustique et st Eleuthère, vers la colline de Montmartre, où ils furent décapités à mi-pente, la sixième station. La crypte du martyrium en garde le souvenir.

C’est alors que saint Denis ramassa sa tête et continua à monter conduit par un ange. Il s’arrêta au sommet pour laver son chef à une source située à l’emplacement de l’actuel square Suzanne-Buisson puis descendit le versant nord et expira après un parcours de 6 kilomètres. Il remit enfin son chef entre les mains d’une pieuse veuve Catulla, qui l’inhuma dans son jardin: septième station.

Cinq siècles plus tard, c’est l’honneur de sainte Geneviève d’avoir ressuscité son culte et restauré sa tombe au « vicus Catulliacus », à l’emplacement de l’actuelle basilique Saint-Denis, rue Catulienne.

Le nombre de rois qui furent sauvés par l’intercession de saint Denis est impressionnant. Le plus célèbre est le roi Dagobert, poursuivi par son père à qui il avait désobéi gravement, trouva refuge dans le petit sanctuaire rebâti par les parisiens entraînés par sainte Geneviève, et fit le voeu d’y bâtir une basilique en son honneur, et d’y être enseveli. Depuis, tous nos rois n’avaient d’autre espérance que celle de reposer auprès du grand apôtre et protecteur de la France!

Montjoie Saint-Denis! Venez à notre secours!

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